Les gonfleurs de la Station Certas Esso de Pierre-Bénite dans le Progrès

Gonflage des pneus : pourquoi il devient souvent payant ? 

À l’heure des départs en vacances, il est recommandé de vérifier la pression de ses pneumatiques. Dans les stations-service du Sud et de l’Ouest lyonnais, de nouvelles machines se multiplient depuis dix ans.

Par Nicolas BALLET – 08 juil. 2020 à 19:00 – Temps de lecture : 5 min**

Ce mercredi, à la station de gonflage automatique Esso de Pierre-Bénite. Elle est gérée par Certas Energy.  Photo Progrès /Nicolas BALLET

Mercredi matin, boulevard de l’Europe à Pierre-Bénite. Circulation dense, sous un soleil de plomb. C’est un axe très passant du Sud-Ouest de l’agglomération lyonnaise. Une Mercedes noire se présente à la station-service Esso. Mais sa conductrice ne s’arrête pas devant les pompes à essence. Elle file quelques mètres plus loin pour se garer au pied d’un automate rouge.

C’est le « plein » d’air, que cette habitante de Feyzin est venue faire aux portes de Lyon. Céline s’agenouille pour dévisser les capuchons des roues. Puis, sort sa carte bancaire. Un « bip » valide le paiement – 1 euro, payables aussi en espèces, pour cinq minutes d’utilisation – et la machine « Air Express » se met à ronronner. Cette automobiliste voulait agir sans trop tarder : elle avait été alertée par un autre « bip » – dans l’habitacle, celui-là – d’un sous-gonflage de ses pneus. « J’ai l’habitude de venir à cette station. C’est très simple à utiliser », assure-t-elle, en nous en faisant la démonstration, sourire en prime.

« Dès que la pression programmée est atteinte, ça s’arrête »

Sur les touches de l’appareil, elle programme la pression voulue. « Je connais celle qui convient : tout est marqué sur le bord intérieur de la portière avant. », rappelle-t-elle à ceux qui l’ignoreraient. Le tuyau déroulé, elle branche son embout sur la valve. « Je n’ai plus rien à faire. C’est automatique. Dès que le niveau choisi est atteint, ça s’arrête. Pratique quand on doit se débrouiller seule. », se réjouit-elle.

Céline ignorait les raisons de la multiplication de ce genre d’automates payants et sécurisés dans différentes stations-service, depuis une dizaine d’années. Mais lorsque nous lui parlons des problèmes de vandalisme ( lire par ailleurs ), elle est tout sauf étonnée. « ça m’est arrivé de faire quatre ou cinq stations-service sans trouver une seule machine à gonfler « traditionnelle » en état de marche : il n’y a pas de tuyau ou alors il est endommagé. », déplore-t-elle.

« 1 euro, ce n’est pas grand-chose vu la qualité du service »

Devoir payer ne la gêne pas, quand d’autres clients – pas forcément au fait de toutes les données du problème – pourraient peut-être trouver « gonflé » de facturer ce type de prestation. « 1 euro, ce n’est pas grand-chose », estime Céline. Et ce service-là lui semble de bien meilleure qualité et bien plus précis qu’avec les stations gratuites « ancienne modèle ». La garantie de trouver un matériel opérationnel en arrivant sur place, évite bien de la fatigue nerveuse. Le temps est une denrée rare. Et des déplacements en moins sont autant d’essence économisée, que de pollution évitée.

Sur leprogres.fr notre vidéo pour vous guider dans l’utilisation de cet automate.

La réponse à de fréquents actes de vandalisme

Certas (stations Esso)

Jean-Christophe Quitté, directeur national du développement et du marketing chez Certas, exploitant de 90 % des stations-service Esso (groupe Exxonmobil) : « Nous avons été les premiers à généraliser les stations de gonflage payantes, il y a une dizaine d’années, hors aires d’autoroutes où les concessionnaires nous imposent la gratuité (1). Nous craignions de devoir affronter les huées de certains clients. Mais ce n’est pas du tout ce que nous avons constaté. Notre choix avait été guidé par la volonté d’apporter, grâce à une technologie américaine, un service sécurisé et précis à 0,02 bar près. Les anciennes stations n’offraient pas cette possibilité. Il y avait risque que les automobilistes gonflent mal leurs pneus. De plus, les actes de vandalisme étaient fréquents. Ainsi, les embouts des tuyaux disparaissaient [N.D.L.R. – peut-être parce que cette pièce était composée de cuivre, un métal au prix élevé]. Là, les enrouleurs automatiques sont toujours impeccables. Le service reste disponible en permanence ».

La galère pour trouver une machine

À la station-service Total de La Mulatière, le gonflage des pneus est gratuit, comme toujours dans cette enseigne – dont le service communication n’avait pas donné suite à nos sollicitations, ce mercredi. Mais il s’agit d’une machine d’ancienne génération, peu précise. Surtout, le tuyau est retiré la moitié du temps – c’est-à-dire en soirée et la nuit, aux heures de fermeture de la boutique.

Dans le Sud-Ouest et l’Ouest lyonnais, comme ailleurs, il faut parfois faire des kilomètres, et brûler bêtement de l’essence, pour arriver à trouver une borne de gonflage. Certaines enseignes renoncent à s’en équiper, en raison notamment du vandalisme. Conséquence : des revendeurs de pneus ou des garagistes ont tendance à voir affluer chez eux des automobilistes demandant à faire gonfler leurs pneus, comme on quémanderait un verre d’eau gratuit dans un bar. « Quand ce sont nos clients, pas de problème, mais si ce sont d’autres personnes, on n’a pas que ça à faire », râle un professionnel du Sud-Ouest lyonnais.

N.B.

 

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